1350°C

1350° C-01
1350° C-01

1350°C

2016-2018

Paris

En partenariat avec Cynthia Ayral

Objet d’ art, design, bijoux contemporaine photographie

Le projet 1350°C est né de la complicité d’Hector Olguin, plasticien/photographe franco-chillien et de Cynthia Ayral designer/scénographe française, dans une commune réflexion sur l’érotisme.
« Marcheurs de planètes », ils confrontent dans ce projet les cultures, associant références japonaise et européenne : la tradition du camée et celle des Shunga (estampes érotiques nippones de la période Edo, 17ème – 19ème siècles).
Cette oeuvre, éditée en 3 exemplaires, interroge sur le caractère insaisissable de l’érotisme, pensé comme construction intellectuelle : le parcours qui mène au désir. Ce projet associe des techniques mixtes. Il est conçu comme un objet d’art, composé d’un écrin contenant 9 photographies ovales imprimées sur porcelaine.

« L’érotisme est l’approbation de la vie jusque dans la mort » – Georges Bataille

La contorsion des corps, les plis, les replis et les cris suggèrent les instants d’extase qui précèdent l’état d’abandon total au moment de l’orgasme.
C’est dans l’univers des Shunga, et plus particulièrement des réinterprétations qu’en font à partir de 1945 les artistes pop au Japon, qu’Hector Olguin puise son inspiration. Il se reconnaît dans l’exubérance des scènes représentées et dans la « folie des couleurs ».
Des écailles et des plumes aux couleurs chatoyantes habillent ses modèles mipoissons ou mi-oiseaux, les transformant en personnages oniriques.
La douceur des motifs et des couleurs, la sensualité des mouvements suggérés tamisent avec habileté la force de ces images de corps « en fusion ».

Dans 1350° le désir se matérialise en objet photographique : en bijou contemporain.

S’appropriant la forme traditionnelle des camées, hors format, ces photographies ovales s’affranchissent du contour. Le cerclage est abandonné au profit d’un sertissage à griffes en or rose qui libère le motif.

La discrète présence d’une fibule invite à s’approprier cette image comme un bijou. La porcelaine est choisie pour sa sensualité et sa finesse. C’est à la température de cuisson de ces porcelaines que ce projet doit son titre : 1350°C.
1350 degrés Celsius est la température nécessaire à cette matière pour atteindre la translucidité indispensable à l’impression des photographies, sans qu’elles ne se vitrifient.

Dans ce désir de « capturer l’insaisissable», 1350°C accompagne le visiteur dans un parcours initiatique vers le désir. L’écrin contenant les photographies est conçu par Cynthia Ayral comme un voyage sensible qui mène à l’image.

« Le meilleur moment de l’amour, c’est quand on monte l’escalier » – Georges Clémenceau

Imaginé comme une boîte à bijoux ou un coffret à cigares, comme une boite à bento, cet objet en chêne clair, aux formes épurées n’informe ni sur ses origines, ni sur son contenu.

Boîte à fantasmes ? Ecrin à désirs ?

En référence à la culture japonaise, il marque une volonté de ritualiser l’accès à cette collection précieuse d’images par une série de « dispositifs sensibles » : Un couvercle magnétique signale le début du rituel.

Si à l’ouverture du coffret, le haut et le bas semblent symétriques, c’est qu’ils ont été conçus en miroirs : l’un présente (une vue offerte sur les désirs), l’autre les protège comme des objets intimes et précieux.

La disposition des images dans la boîte permet d’embrasser la série d’un seul regard. Un système de rétroéclairage ponctuel accentue l’effet fantomatique des images.
Cet écrin met en lumière cette « force de vie » que symbolise le désir, tout en en préservant le secret.

© Héctor Ariel Olguin, 2024